Faire, des faire (défaire). L’histoire de ma vie… l’histoire de la vie de tout un chacun. Longtemps, je me suis adaptée, longtemps je suis entrée dans les moules, longtemps j’ai fait. Le sourire toujours collé sur le visage, aucun doute, cette fille, cette femme sait si bien prendre la vie avec facilité et légèreté… Donner tant de douceur, c’était non sans compter les épines à l’intérieur, écorchée à vif, dans l’angoisse de la remise en question permanente… Et un jour, tout s’écroule, tout s’arrête, tout se bouleverse.

Je suis tellement à fleur de peau, tellement sensible, ces jours ci, ces semaines ci, depuis ces derniers mois. Tout se bouscule, tout est bouleversé, tout est hors de « contrôle », tout est déréglé, irrégulier… Alors que j’ai gardé la carapace de la tortue pendant si longtemps… Le 8 juillet 2022, je disais à Lisou :

Tu sais quoi, je crois que c’était notre journée dimanche. C’était la journée des tortues. On est deux p$t*n de tortue avec nos carapaces de la peur de l’amour de soi. Et plus le temps passe, plus on a peur d’ouvrir nos coeurs. On a peur d’ouvrir nos coeurs et de laisser entrer la moindre paillette d’amour (de soi), parce que la souffrance « pourrait » suivre et on en est à la limite de la souffrance. On en a marre d’avoir mal, de douiller…
Mais tu sais quoi aussi, si on ne sort pas nos têtes pour manger et nos pattes pour marcher, on va crever dans nos carapaces.
Alors oui le crabe, le requin, la peur ou qui que se soit d’autre peut nous croquer, nous blesser, nous laisser des cicatrices, mais si on reste à l’intérieur, on va y rester. On va se bouffer nous mêmes et crever dans nos carapaces.

Sortons nos têtes, doucement, juste le bout du nez… Sortons une patte, puis l’autre et en tant que tortue, on sait qu’on peut se retrancher à l’intérieur, prendre notre temps…

Sandrine BOYER

Sais-tu que la tortue ne survit pas sans sa carapace?
Il est impossible de retirer la carapace d’une tortue sans mettre sa vie en danger!

Imagine, être propulsé, hors de sa carapace, du jour au lendemain… Plus de sécurité, plus de protection en total vulnérabilité, en total inconfort… La lutte du mental pour maintenir la survie, et la lutte du coeur pour retrouver la paix.

Dès lors, à travers cette épreuve, à coeur ouvert, je perçois, je ressens, je sens, je deviens… Que ça soit la Lumière et que ça soit l’Ombre, si longtemps enfouie. Je reprends le pouvoir, dans le sens du « je peux » et non plus dans cette lutte de dualité entre bien et mal, bon et mauvais. Je peux faire comme j’en ai envie. Je défais ce que je ne veux plus, et plutôt que d’ôter l’entièreté de la carapace, j’apprends à examiner, bout par bout. A garder les morceaux dont je ne veux plus, et à remplacer avec transparence, les morceaux qui me correspondent.

Je vais oser, je vais (probablement parfois) me tromper, dire des choses que je vais (peut-être) regretter, faire des choses qui seront bientôt des expériences, faire des choix. Oui, je vais m’autoriser, avec la douceur de la rose, à piquer avec mes épines pour ne plus m’écorcher de l’intérieur.

Enjoy, et souris je te vois!

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