Pour avancer, pour me détacher, pour tout simplement lui crier mon amour…

Il est bien là, celui qui s’est occupé de moi, car il me protégeait et était fier de moi.
Il est là, celui qui me tenait entre ses jambes, à me surveiller pour que je n’avale pas le noyau d’un letchi.
Il est là, celui qui enlève les petites roues de mon vélo pour que je me dépasse encore et encore.
Il est là, celui que je vois à travers le garage, sous une voiture, à faire de son mieux, à nous apprendre que dans la vie, le travail bien fait paye toujours.
Il est là, celui qui me faisait les gros yeux pour me mettre sur le droit chemin, car il souhaitait ma réussite.
Il est là, celui qui me faisait découvrir mon premier Bounty, qui m’a conforté dans ma passion du chocolat.
Il est là, celui qui était heureux de nous préparer un délicieux rougail saucisse (plat typique de l’Ile de la Réunion), pour le partager en famille.

Ils sont là mes souvenirs.
Il y en a bien d’autres.
Il y en a de moins joyeux (que j’aborderai à un autre moment)

Ils sont dans mon coeur.
Je peux y aller dès que je le souhaite.
Mais il me manque mon papa, à la grande fille, et aussi à la petite fille…

Parce que mon papa, je le perds un peu plus chaque jour. C’est un choix que je fais. Il pourrait être si simple d’arrêter ma voiture et d’aller le prendre dans mes bras, de pleurer chaque larmes de joie de ces moments passés ensembles, chaque larme de tristesse de ces moments que je n’ai pas pu partager avec lui. De me poser près de lui et de lui raconter ma vie, mes weekends, mes sorties, mes amies, mes ennuis…

Il n’y a pas de famille sans histoire. Alors malheureusement, ça n’est pas si simple… tout simplement parce que les moments durs ont dépassé les moments de tendresse… mon coeur de petite fille s’est endurci et est devenu adulte bien trop tôt, faisant face à la réalité des circonstances, l’alcool, les violences (d’abord verbales puis physiques envers notre maman), les déchirement, la séparation, la tristesse, la peur, beaucoup trop de peur, la pudeur…

Alors par ces quelques mots, je voudrai lui crier tout mon amour, toute ma fierté de l’avoir eu à mes cotés pendant ma jeune enfance. Toutes ces bases et ces fondations, tout cet exemple, qu’il a mis tout son coeur, à sa façon, sans vraiment savoir comment s’y prendre… si seulement on lui avait appris, si on avait su lui montrer l’amour, il aurait su le transmettre…

Je t’aime papa

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